Il y a une bonne douzaine d’années, j’ai fait un très malheureux face à face avec une moufette, en plein centre-ville de Toronto. J’ai presque marché dessus, en fait. L’animal a été surpris autant que moi, sinon plus, et malgré la rapidité à laquelle j’ai tourné les talons pour m’enfuir le plus loin possible, j’ai été victime du système d’auto-défense de la petite bête.
En général, ça arrive aux chiens, des fois aux chats, rarement aux personnes. Sans entrer dans les détails, le processus d’élimination de l’odeur qui a imprégné les vêtements que je portais (et que j’ai déposé dans un coin de mon studio pour me changer, libérant ainsi les molécules parfumées dans toute ma demeure, jusqu’au coeur de chaque fibre textile), a demandé trois semaines de multiples brassées de lavage quotidiennes.
C’est un mauvais souvenir dont je rigole – c’était sans conséquence dramatique – mais quelle eeeemmmmerde magistrale, cette mésaventure.
J’ai raconté par la suite cet épisode nauséabond à un couple d’amis, couple qui demeure aujourd’hui en campagne boisée, près d’une jolie rivière.
Cet automne, parmi le trafic animal qu’ils observent de leur maison, une paire de moufettes.
En mon honneur, la paire a été baptisée katamalta* & Co. S’il n’y en a qu’une qui se balade, c’est katamalta, c’est sûr.
Je me sens privilégiée. Ce n’est pas tout le monde qui peut se vanter d’un tel honneur, après tout.
* J’utilise katamalta ici plutôt que mon vrai prénom dont la moufette a réellement été baptisée, puisque je fais semblant de croire qu’il m’est possible de demeurer, sur cette page, anonyme.